Le sol

Le sol est un compartiment essentiel à la forêt : c'est le siège de nombreux processus qui assurent sa fertilité. Les potentialités et contraintes que l'on peut observer au niveau du sol conditionnent grandement les peuplements forestiers qui y poussent. Le forestier va chercher à estimer et déterminer les contraintes, d'une part pour mieux connaître la station dans laquelle il opère, et d'autre part pour guider ses propositions.

Pour synthétiser, on va rechercher la présence de calcaire actif, mesurer l'acidité des horizons de sol, estimer la texture (sables-limons-argiles), déceler des signes d'engorgements temporaires ou permanents en eau. Le forestier procède par observation des profils existants (quand on a de la chance!).

 

On note entre parenthèses que sur la photo de droite, les pins sylvestres et laricio se sont développés envers et contre tout!

Sinon, il effectue des prélèvements.

Une fois les contraintes et potentialités identifiées, il convient de se rappeler qu'un centimètre de sol est la résultante d'un processus d'environ un siècle. La connaissance et la protection du sol est donc indispensable si l'on veut s'inscrire dans des productions forestières à long terme.

Les interventions et exploitations forestières se pratiquent aujourd'hui beaucoup avec des engins lourds. On peut le déplorer mais c'est un fait. Si l'on veut protéger ses sols forestiers, il convient dès lors de réfléchir à des circulations pérennes qui seront fixées à la parcelle : le débardage utilisera toujours les mêmes itinéraires.

De cette manière, on "sacrifie" en quelque sorte une partie du sol pour la fonction de circulation, mais on protège le reste. Ces circulations sont appelées des cloisonnements d'exploitation. En général, on ouvre ces cloisonnements de 4m de large tous les 20m environ, mais cela dépend de la nature de l'exploitation prévue, car on peut monter à 40m, voire plus. A raison d'une circulation tous les 20m, le taux de surface forestière dédiée aux circulation s'élève à 16%.

Par ailleurs, on peut demander aux bûcherons de placer les rémanents (branches laissées sur place) sur ces circulations ce qui augmente la portance. Les engins peuvent également être équipés pour réduire au maximum leur impact au sol.

 

A titre d'exemple des pratiques actuelles à court-terme, voici une photo aérienne d'une coupe rase, menée sur une parcelle forestière il y a quelques années. On distingue clairement l'impact des circulations qui ont eu lieu lors des opérations d'abattage, de débardage et vraisemblablement de replantation. A première vue on distingue les principaux couloirs.

 

Mais si on surligne de manière plus fine les passages et impacts au sol principaux, on obtient cette image :

En estimant qu'à minima les circulations ont impacté des bandes de 3m de large (en général on table d'ailleurs plutôt pour 4m...), on obtient une surface de parcelle impactée. Dans le cas présent, on obtient près de 46%! Cela signifie que près de la moitié de la surface de la parcelle a été compactée, érodée, décapée. Le capital de fertilité est donc réduit de moitié!

L'eau

En construction!